Présentation du Cours sur le toisé
Présentation du cours et dates de prononcé
Dispensé entre 1723 et 1728,
le cours sur le toisé d’Antoine
Desgodets
Desgodets, Antoine
(1653-1728)
constitue le premier témoignage écrit
de la transmission de ce savoir pratique dans le cadre d’un
enseignement. Son organisation porte la marque de ce transfert
vers l’écrit et vers une forme de théorisation, puisqu’elle ne
reflète plus (comme le fait encore celle de l’Architecture pratique de BulletBullet, Pierre (1639-1716)
en 1691) l’ordre effectif du toisé,
mais bien un ordre a priori, pensé dans
une démarche didactique et visant l’exhaustivité.L’importance de l’enseignement du toisé tient d’abord à ses
nombreux usages, que sont 1° la prévision des coûts
par les commanditaires et entrepreneurs ; 2°
l’évaluation de la construction projetée par l’architecte, et
les ajustements qu’elle permet sur le projet ; 3°
l’évaluation a posteriori du coût de la
construction pour le paiement. Dans cette perspective, le cours
de Desgodets répond parfaitement aux besoins qui pouvaient être
ceux des jeunes architectes de l’époque, en proposant un exposé
exclusivement technique et particulièrement précis des méthodes
de toisé.
L’absence de manuscrit connu du cours de Gabriel de La
Hire
La Hire, Gabriel Philippe de
(1677-1719)
sur ce même sujet retient d’envisager la
continuité de l’enseignement entre les deux professeurs
successifs (mais l’on notera que le cours de DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
est repris tel quel
par Le
CamusCamus, Charles-Étienne-Louis
(1699-1768)
en 1752), ou du moins la reprise par
DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
d’un
support en partie existant.Présentation des versions conservées et de leurs spécificités
Treize copies manuscrites du toisé de Desgodets
Desgodets, Antoine
(1653-1728)
sont connues à ce jour. Leur contenu
ne diffère que de façon résiduelle : certaines versions sont
incomplètes (le chapitre 9 de la 2e
section est absent des T1, T2, T4, T6[1], T8 et T14), les chiffres reportés dans
les calculs sont parfois différents entre plusieurs versions.
La mise en page varie beaucoup plus largement d’une version à
l’autre : les illustrations peuvent être regroupées sur des
planches (T2, T3, T9, T10, T11, T13, T14) ou dispersées dans le
texte (T1, T4, T5, T6, T8, T12), les formats diffèrent très
nettement (ce qui peut laisser imaginer des usages différents)
et l’on voit aussi bien un petit format de 18x12 cm sur 3,2 cm
d’épaisseur pour le T3, qu’un format plus lisible de 35x22 cm
sur 4 cm d’épaisseur pour le T2.De très légers indices, tels qu’une mauvaise orthographe du nom
de Desgodets
Desgodets, Antoine
(1653-1728)
dans le
titre des T1 et T4 (« Dégaudet », graphie assez peu courante),
pourraient laisser penser à une filiation entre deux
manuscrits, ou du moins à l’utilisation d’un modèle
identique.Présence d’une série complète de figures | Lisibilité des planches | Figures en planches ou dispersées | Texte comportant tous les chapitres du cours | Lisibilité du texte | Texte copié par un scripteur français | |
T1 | Oui | Bonne | Fig | Non | Bonne | Oui |
T2 | Oui | Bonne | Pl | Non | Bonne | Oui |
T3 | Non (- 3) |
Moyenne | Pl | Oui | Moyen-ne | Oui |
T4 | Oui | Bonne | Fig | Oui | Bonne | Oui |
T5 | Non (- 2) |
Bonne | Fig | Oui | Bonne | Oui |
T6 | Non | Moyenne | Fig | Non | Sans objet | Oui |
T7 | Sans objet | |||||
T8 | Non (- 4) |
Moyenne | Fig | Non | Moyen-ne | Oui |
T9 | Non (- 2) |
Bonne | Pl | Oui | Bonne | Oui |
T10 | Non (slt 6 fig.) |
Bonne | Fig | Oui | Bonne | Oui |
T11 | Non (- 2) |
Bonne | Pl | Oui | Bonne | Oui |
T12 | Non (- 10) |
Bonne | Fig | Oui | Moyen-ne | Oui |
T13 | Non (- 2) |
Bonne | Pl | Oui | Bonne | Oui |
T14 | Oui | Bonne | Pl | Non | Bonne | Oui |
Hauteur | Largeur | Dates mentionnées dans le manuscrit | Elément de datation autre (filigrane, historique) | |
T1 | 215 | 165 | 1724 | Début XVIIIe s. |
T2 | 353 | 227 | 1724 | Pas de Filigrane |
T3 | 183 | 120 | Pas de date | Filigrane à identifier |
T4 | 225 | 175 | 1755 | 1751 |
T5 | 190 | 140 | Achevé en déc. 1725 | Filigrane à identifier |
T6 | 272 | 255 | Commencé à dicter le 17 nov. 1725 | Filigrane à identifier |
T7 | Sans objet | |||
T8 | 180 | 120 | 1736 | Filigrane à identifier |
T9 | 240 | 185 | 1745 | 1742 |
T10 | 105 | 160 | Pas de date | Filigrane à identifier |
T11 | 220 | 168 | 1753 | Filigrane à identifier |
T12 | 255 | 200 | Achevé le 24 nov. 1764 | 1745-1749 |
T13 | 200 | 150 | Pas de date | 1767 |
T14 | 288 | 227 | Pas de date | 1754 |
Justification du choix du manuscrit encodé
Tous les manuscrits étant des copies, le critère de date n’est
pas essentiel pour le choix du manuscrit-maître. Le principal
critère de choix a donc été le caractère de complétude du
manuscrit retenu.
La composition de la 2e section
étant variable selon les manuscrits, pour présenter selon les
cas huit ou neuf chapitres, il paraît opportun de choisir un
manuscrit comportant les neuf chapitres, et qui soit par
ailleurs le plus complet possible (sans toutefois perdre de vue
que les ajouts ont pu être inclus dans le texte
postérieurement, peut-être à l’initiative d’un tiers).
La reproduction des figures en planches distinctes du texte
semble enfin être la plus proche du mode de présentation
original, sans que cela ne constitue toutefois un critère
déterminant.
Ces critères nous amènent à exclure les versions T1, T2, T4, T5,
T6, T8, T12 et T14.
Les manuscrits restant sont les T3, T9, T11 et T13. Le T13 étant
vraiment tardif (terminus post quem
donné par le filigrane en 1767), nous
avons choisi de l’exclure.
Enfin, le T3 ne présentant aucun élément de datation, nous avons
retenu le T9.
Portée du texte
Le nombre de copies manuscrites conservées témoigne de
l’importance durable et de l’utilité de cet écrit. On sait les
reprises qui en furent faites, plus tard, à l’Académie
notamment, où Le
Camus
Camus, Charles-Étienne-Louis
(1699-1768)
fait lecture en
1752 d’un cours sur le toisé qu’il a « fait copier
d’après un manuscrit écrit sous la dictée de M. DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
»[2][3], reprise qui témoigne de la
validité persistante du texte, tout comme le font les copies
manuscrites tardives (la version conservée à CompiègneCompiègne (Oise, France)
est ainsi datée de
1764). La provenance des
différents manuscrits nous renseigne également sur la
circulation du texte, et peut laisser deviner quelques
réappropriations ultérieures. Le manuscrit de l’Arsenal (T1) se
trouve appartenir au XVIIIe siècle à Mathias Mésange
(1693-1758)Mesange, Mathias
[4], auteur en 1743 d’un Tarif du toisé superficiel et solide[5] puis d’un Tarif du toisé de maçonnerie[6].
Un peu plus tard, c’est Nicolas-Marie Potain (1723-1790)Potain, Nicolas-Marie (17..-1751?)
, auteur des
Détails des ouvrages de menuiserie pour
les bâtiments… avec les tarifs nécessaires pour le calcul
de leur toisé[7], qui possède le manuscrit
T3. Enfin, le manuscrit T6 provient de la nièce de Gaspard de
Prony (1755-1839)Prony, Gaspard-Clair-François-Marie Riche de (1755-1839)
, ingénieur des ponts et
chaussées, assistant de PerronetPerronet, Jean Rodolphe (1708-1794)
.Résultats obtenus par rapport à l’état de l’art
Ce sont les rapports de l’architecture avec les sciences qui
sont ici posés.
Formalisées d’abord dans une perspective essentiellement
mathématique, les méthodes de toisé apparaissent en premier
lieu dans des traités techniques, militaires ou d’arpentage. La
première mise par écrit du toisé en son sens architectural
n’intervient qu’au début du XVIIe siècle, dans l’Architecture françoise de Louis Savot
Savot, Louis (1570-1640)
. Ce dernier,
amateur et non technicien, n’en donne toutefois qu’un aperçu
utile aux commanditaires mais peu adapté aux constructeurs. Ce
n’est qu’à la fin du XVIIe siècle qu’une
véritable formalisation est proposée par Pierre BulletBullet, Pierre (1639-1716)
, qui publie
en 1691 son Architecture pratique, rigoureusement entendue comme
un traité du toisé des bâtiments[8]. La mise par écrit du toisé concentre d’autant plus d’enjeux que
les méthodes mêmes en sont extrêmement fluctuantes, variant
d’une part d’une région à l’autre, et particulièrement entre
Paris et la province, et d’autre part d’un praticien à un
autre, selon le modèle suivi. Dans son Tableau détaillé de tous les ouvrages de bâtiment,
Joseph Marie
Morisot
Morisot, Joseph (Madeleine Rose Joseph)
réaffirme au tout début du XIX e siècle
le triple enjeu du toisé en rappelant les diverses tentatives
qui se sont succédées avant lui pour le théoriser :La science du toisé et de l’évaluation des prix des
ouvrages de bâtiment doit être spécialement celle des
experts vérificateurs qui, chargés ordinairement de
régler les mémoires de travaux exécutés, doivent
s’attacher à le faire avec d’autant plus de justice et
d’impartialité, que la mission qu’ils reçoivent, soit
amiablement, soit judiciairement, les constitue en
quelque sorte arbitres souverains des intérêts des
parties ; mais cette science est aussi nécessaire à
l’architecte pour qu’il puisse approximativement fixer
à l’avance les frais que peut occasionner l’exécution
des plans qu’il conçoit, et modifier ces plans en
raison des sommes destinées aux travaux qu’ils ont pour
objet. Cette science est enfin nécessaire, sous le
rapport de leur intérêt personnel, à l’ouvrier que l’on
emploie, à l’entrepreneur qui spécule sur des
constructions et au propriétaire qui les ordonne et en
fait la
dépense[9].Trois usages sont ainsi mis en avant :
- 1°
- la prévision des coûts par les commanditaires et entrepreneurs ; 2°
- l’évaluation de la construction projetée par l’architecte, et les ajustements qu’elle permet sur le projet ; 3°
- l’évaluation a posteriori du coût de la construction pour le paiement.
Desgodets, Antoine
(1653-1728)
, il est donc raisonnable de
s’interroger sur le public visé ou atteint. Dispensé à
l’Académie royale d’architecture, le cours est d’abord conçu à
destination des élèves architectes. Toutefois, la forme
adoptée, très proche du traité, laisse penser que DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
envisageait une
diffusion plus large, notamment chez les propriétaires et les
entrepreneurs. Le toisé est ainsi théorisé et réduit en
principes présentés de façon méthodique, suivant les grandes
divisions de la construction (maçonnerie, charpenterie,
couvertures, légers ouvrages), à l’inverse de BulletBullet, Pierre (1639-1716)
qui propose dans son
Architecture pratique de suivre de
manière très pragmatique l’ordre du toisé, qui est l’ordre contraire de la
construction[10].Le nombre de copies manuscrites conservées témoigne sans doute
de cette diffusion, et de l’utilité de cet écrit à une époque
qui, hormis l’Architecture pratique de
Bullet
Bullet, Pierre (1639-1716)
, déjà
rééditée à plusieurs reprises, ne compte que très peu d’écrits
sur le toisé. Sur les treize copies répertoriées du manuscrit
de DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
, cinq sont
aujourd’hui conservées à l’étranger (LondresLondres (Royaume-Uni)
, New-YorkNew York (New York, États-Unis)
, PhiladelphiaPhiladelphie (Pennsylvanie, États-Unis)
, Fullerö (Suède)Fullerö (Suède)
). Quatre des copies ont eu
plusieurs propriétaires, et seule celle de la bibliothèque
Cronstedt en
Suède
Suède
semble ne pas
avoir changé de mains depuis le XVIIIe siècle. On sait que
cet exemplaire (T5) provient du séjour parisien de l’initiateur
de cette collection, dans les
années 1730. Ce dernier étudia alors chez Jean Michel ChevotetChevotet, Jean-Michel (1698-1772)
,
qui avait lui-même suivi des cours dispensés par DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
. La copie suédoise
est incomplète et comporte des corrections (notes manuscrites),
effectuées par Cronstedt lors d’une relecture (peut-être en
vérifiant cette copie avec l’original). Carl Johan Cronstedt
obtint par la suite la charge de (sur)intendant des bâtiments
du roi de Suède (1733-1767) et fut un membre actif des
Académies des beaux-arts et des sciences. Ce transfert du
traité témoigne donc d’un intérêt européen pour l’art de toiser
selon les us et coutumes de Paris, ainsi que pour l’œuvre de
DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
. La
bibliothèque de Cronstedt, comme de nombreuses autres
collections semblables, comprenait d’ailleurs les manuels
pratiques de Savot et de Bullet. DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
versus l’Architecture
Moderne
Au cours du XVIIIe siècle, cette
diffusion de la manière française s’amplifia, notamment
avec les deux éditions de l’Architecture
Moderne ou l’art de bien bâtir pour toutes sortes de
personnes tant pour les maisons de particuliers que
pour les palais (édition Claude Jombert, 1728 et Charles-Antoine
Jombert
Jombert, Charles-Antoine (1712-1784)
, 1764).
Outre un recueil de modèles contemporains, les deux
éditions de cet ouvrage sont composées d’une compilation de
cinq à six traités, dont le toisé et une explication des us
et coutumes de Paris. Destiné d’abord aux particuliers, qui
trouvaient là les connaissances nécessaires pour vérifier
la qualité d’un bâtiment (la mise en œuvre et l’utilisation
de matériaux adéquats), et non aux spécialistes cherchant à
maîtriser les sciences de la construction, cet ouvrage
constitue plus un récapitulatif des bonnes règles de la
construction qu’une explication technique et pratique
spécialisée. Par conséquent, le toisé commence par un
commentaire des termes de géométrie
pratique nécessaires pour l’intelligence du toisé,
suivi d’une présentation sommaire de cette science suivant
l’ordre choisi par BulletBullet, Pierre (1639-1716)
. Le traité du toisé dans la première
édition est un résumé incomplet de la manière de toiser le
gros œuvre selon BulletBullet, Pierre (1639-1716)
, tandis que le texte de la seconde
édition (revue et augmentée par Ch-A. JombertJombert, Charles-Antoine (1712-1784)
)
est plus exhaustif et développe également le toisé des
légers ouvrages. Il est probable que les augmentations de
ce texte proviennent du traité sur le toisé de DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
. Néanmoins, les
auteurs ne citent ni Pierre
BulletBullet, Pierre (1639-1716)
ni Antoine
DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
, alors qu’ils conseillent vivement
la lecture du Traité sur l’arpentage
de Jacques OzanamOzanam, Jacques (1640-1718)
[11], bien heureusement
publié par la même maison. DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
versus Ginet
La comparaison du cours de toisé de Desgodets
Desgodets, Antoine
(1653-1728)
avec celui de
l’arpenteur à la maîtrise des eaux et forêts au département
de ParisParis (France)
, Nicolas GinetGinet, Nicolas
, dont les
archives nationales ont conservé
quatre plans géométraux de Seine-et-OiseSeine-et-Oise, Département de la (France ; 1790-1964)
, et qui écrit dans son
titre[12] qu’il
s’inspire du Desgodets, surprend au premier abord.D’une part, ce n’est pas une copie conforme du texte de
Desgodets
Desgodets, Antoine
(1653-1728)
. En
effet, il s’adresse d’emblée « aux ouvriers du bâtiment »
et non aux architectes, éventuellement aux « amateurs
d’architecture ». Il gonfle son ouvrage en ouverture par
une initiation aux fractions et un « précis de géométrie
élémentaire » et en fermeture par une « recherche… pour
servir de formule générale » au travers d’un exemple type
de construction et dont il donnera au cours de son ouvrage
la méthode pratique jusqu’à en expliquer les abréviations
(p. 104). Il fournit également des tables de calcul
(« tarif pour la taille et sciage des pierres et des
marbres, le débitage, des bois de charpente & de
menuiserie », p. 87-96), et présente même un exemple
chiffré de prix d’une façade de la place Louis
le Grand (actuelle place Vendôme) à Paris
dont on sait qu’elle a été lotie par des spéculateurs par
façades uniformisées. Il donne in
fine quelques informations sur le conditionnement
et le prix de certains matériaux.D’autre part, si Ginet
Ginet, Nicolas
suit néanmoins le texte de DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
, il ne le
structure pas, mettant les chapitres les uns à la suite des
autres, sans introduction, ni conclusion. De plus, il
paraphrase tous les textes à sa manière. Même les découpes
des chapitres en articles ne sont pas respectées. Il
supprime les chapitres sur le toisé de la charpente sans
doute parce qu’il vient de faire paraître en 1760 un traité du toisé
des bois de charpente[13] et rajoute çà et là
quelques chapitres sur les chausses et fosses d’aisance,
etc. Les planches du cours de DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
se retrouvent chez Ginet qui en
rajoute environ la moitié (18/26). Enfin, un chapitre
consacré au toisé de la poussée des terres qui figure en
plus dans l’ouvrage de Ginet est retrouvé comme ajout à la
fin du T14 nantais (texte et illustration), mais avec une
erreur de calcul finale due sans doute à la réduction des
opérations opérée par rapport à l’ouvrage imprimé. Au final, il apparaît que Ginet
Ginet, Nicolas
a corrompu le travail de DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
. C’est ce qu’on
peut lire dans la Gazette des arts et
métiers en 1775 : « DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
, au commencement de ce siècle, a
dicté à l’Académie royale d’architecture, des leçons
[sur le toisé], où il diffère de Bullet en plusieurs
choses : mais son traité, quoique fort estimé, est encore
en manuscrit chez la plupart des architectes, ou défiguré,
en 1761, dans un livre
intitulé Toisé général des
bâtiments, qui ne donne rien de nouveau. »[14]DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
demeure
encore très loin d’être égalé.DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728) au filtre
des mathématiques
Dans son Traité du toisé des
bâtimens, Desgodets
Desgodets, Antoine
(1653-1728)
se trouve confronté au calcul
d’un certain nombre de surfaces de définition géométrique
complexe. Sont ainsi examinés dans le traité (p. 23 à 91)
les cas de quantité de voûtes – voûtes d’arêtes ou de
cloître, ellipsoïdes surhaussés ou surbaissés, voûtes
annulaires, vis de Saint Gilles, trompes, etc. – dont seul
le calcul intégral peut permettre de façon rigoureuse le
calcul des aires. Compte tenu et de la formation de
l’auteur, et plus encore du public visé, il est bien
évident qu’il n’y est fait aucune référence. Rappelons que
le calcul infinitésimal ne se développe dans l’Europe
savante que durant la dernière décade du XVIIe siècle, après la publication
des travaux fondateurs de LeibnizLeibniz, Gottfried Wilhelm (1646-1716)
et
NewtonNewton, Isaac (1642-1727)
,
respectivement en 1684 et 1687. À titre d’exemple, le Marquis
de L’Hôpital (1661-1704) publie l’Analyse
des infiniment petits pour l’intelligence des lignes
courbesen 1696, premier ouvrage en
français de vulgarisation du calcul infinitésimal[15]. Précisons également que pour l’objet visé par Desgodets
Desgodets, Antoine
(1653-1728)
, il n’est aucun
besoin de faire intervenir des méthodes de calcul
sophistiquées qui permettraient de donner une précision
dans les résultats sans intérêt et sans rapport avec les
données de base d’une construction en maçonnerie.L’auteur présente donc une suite de méthodes approchées, au
cas par cas et sans aucune justification (comme dans tout
traité de géométrie pratique) de calcul de surfaces. Là
encore conforme à une habitude qui dure pendant tout le XVIIIe siècle, aucune notation algébrique
n’est utilisée, ce qui oblige à l’emploi de circonlocutions
lourdes, et parfois difficiles à comprendre (au moins pour
le lecteur contemporain).
Un premier exemple en est donné dès la page 25, où il
présente le toisé de la voûte en berceau plein-cintre, qui
nécessite seulement de déterminer la longueur du
demi-cercle. « Il faut prendre, écrit-il, la largeur […]
d’une naissance à l’autre opposé, ce qui est le diamètre
entier du cercle, le joindre avec le demi diamètre à plomb
qui est la hauteur […] y ajouter la 7e partie de la hauteur ou demi diamètre, ce qui
fait ensemble la circonférence ou pourtour de la voûte ».
Tout ceci pour dire que si R est le rayon du cercle
générateur de la voûte, la circonférence vaut 22/7 de R,
utilisant l’approximation de π donnée par Archimède (mais
connue avant lui), approximation encore une fois bien
suffisante pour les calculs de toisé du bâtiment puisque
22/7 ne diffère de π
qu’à la 3e décimale.
Mais si la méthode de calcul semble, dans le cas du plein
cintre bien lourde, c’est qu’elle distingue de façon a priori surprenante « le
demi-diamètre entier du cercle (des naissances) » de celui
du « demi-diamètre à plomb qui est la hauteur », alors que
ces deux grandeurs sont égales. Cette distinction n’est pas
faite sans raison, et le principe en sera repris
systématiquement dans la suite du traité, car le calcul se
« généralise » ensuite aux cas des voûtes surbaissées ou
surhaussées, quand précisément la hauteur de la voûte n’est
plus égale à la moitié de sa largeur.
Comme cela a été indiqué ci-dessus, la grande diversité des
voûtes réalisables en stéréotomie l’amène à aborder des
problèmes autrement plus délicat que la seule approximation
du nombre π. De même que l’on peut avoir besoin de
connaître la circonférence du cercle, de même dans le cas
d’une voûte ovoïde, a-t-on besoin de connaître la longueur
d’une ellipse[16]. Desgodets
Desgodets, Antoine
(1653-1728)
propose (p.
25-26) d’utiliser une méthode d’approximation due à
Johannes Kepler
(1571-1630)Kepler, Johannes (1571-1630)
, qui nécessite de calculer la
« moyenne proportionnelle » des demi-axes de l’ellipse
(i.e. la racine carrée de leur produit). Dans le paragraphe
suivant, « les opérations (utilisant) […] les demi
diamètres moyens proportionnels étant embarrassantes », il
propose d’utiliser la moyenne arithmétique de ces
diamètres[17].Pour le calcul de la voûte sphérique (p. 48), faisant
référence explicitement à Archimède
Archimède (0287-0212 av. J.-C.)
, seul mathématicien cité dans le
traité, il utilise une méthode bien compliquée pour dire
que la voûte a deux fois la surface du grand cercle de la
naissance de la voûte. Mais, exactement comme pour le cas
de la voûte en berceau plein-cintre, la complexité de
l’énoncé de la formule proposée pour la voûte sphérique
s’étend aux voûtes sphéroïdes, surhaussées ou
surbaissées.Ces quelques exemples suffisent à montrer qu’Antoine Desgodets
Desgodets, Antoine
(1653-1728)
est bien
au fait de toutes les méthodes pratiques de calcul d’aires
connues à son époque. Mais plus que les calculs de surfaces
plus ou moins bien approximés, ce qu’il semble important de
noter dans les toisés des voûtes proposés par DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
, est la grande
différence d’approche avec les méthodes suggérées par
exemple dans le traité de FrézierFrézier, Amédée (1682-1773)
, La théorie et la
pratique de la coupe des pierres et des bois pour la
construction des voûtes…, publié en 1737-39[18]. Cet ouvrage aborde (de
façon indirecte) les problèmes des aires par développement
en douelles tendues des voussoirs, c’est-à-dire en
s’appuyant sur les approximations de la surface par des
polyèdres. Cette méthode, incontestablement beaucoup plus
longue que celle donnée par DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
, suit au plus prêt la méthode
constructive et de ce fait donne sûrement une bien
meilleure estimation de la quantité de pierre, voire du
temps de taille, nécessaire à la construction. Et sans
doute à travers le choix apparemment anodin d’une méthode
de calcul des aires se profilent les conflits entre
architectes et ingénieurs, à l’instar de ceux plus anciens
à l’encontre des entrepreneurs maçons.Tout compte fait, seul le toisé de Desgodets
Desgodets, Antoine
(1653-1728)
reste la
référence en matière de mesure durant tout le XIXe
siècle. Il n’a pourtant jamais été publié.
Morisot
(1767-1821)Morisot, Joseph (Madeleine Rose Joseph)
croit pourtant à tort qu’un
certain « DelepéL'Épée, Charles-Francois de (1712-1789)
, ancien vérificateur des bâtiments
du roi, homme très-instruit » le fit imprimer « après
l’avoir enrichi de notes et d’observations
importantes »[19].Desgodets
Desgodets, Antoine
(1653-1728)
enseigne un
toisé tel qu’il se pratique, mais il sait se faire critique
en y soulignant les incongruités, les incertitudes et les
difficultés de compréhension des us et coutume de Paris dès
qu’on s’éloigne de la capitale, et s’il exprime le vœu de
fixer des règles en la matière, il ne réalise aucunement
cette réforme à laquelle il aspire car il l’estime réservée
aux autorités royales. Tout l’intérêt de son cours réside
dans sa volonté de réformer la méthode pratique usitée. Il
ne manque aucune occasion pour souligner les abus et les
atténuer, voire signaler les moyens d’y remédier[20]. Même si le XIXe
siècle apporte cette réforme désirée par
DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
à
travers les travaux de MorisotMorisot, Joseph (Madeleine Rose Joseph)
et/ou de Rondelet,
on peut lire encore en 1866, sous
la plume de Descouges
(Vérificateur des travaux de l’asile de Vaucluse)
, vérificateur des travaux de l’asile
de Vaucluse, dans le Moniteur des
architectes en date du 1er avril : « « Le nom de DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
est resté, et
ce n’est que justice. Son livre est encore aujourd’hui
une mine précieuse et féconde en renseignements utiles
sur toutes les choses relatives à la construction. Il a
été consulté, avec fruit, par la plupart de ceux qui,
depuis, ont écrit sur la voirie et l’estimation des
travaux. »[21]L’intérêt du cours de Desgodets
Desgodets, Antoine
(1653-1728)
réside aujourd’hui en grande
partie dans le fait qu’il constitue un compte rendu ou un
instantané des méthodes de toisé utilisées à cette époque,
à ParisParis (France)
. Ainsi, le
professeur précise dans sa préface que bon nombre des
techniques employées sont sujettes à caution (« ce que l’on
nomme les us et coutumes sur le fait du toisé des bâtimens
est une pure chimère sans forme, sans règle et sans
consistance[22] »), mais
se défend de toute tentative de redressement, puisque,
dit-il, « il ne convient qu’aux roys et aux cours
souveraines de prescrire des loix pour rectifier les
abus qui se sont glissés dans les us et coutumes du
toisé des bâtiments »[23].
Aussi, « il sera seulement constaté la forme et la manière du toisé la
plus générallement
approuvé [sic.] des
toiseurs expérimentés »[24].De cette absence de règle fixe, dont découle la rareté des
traités du toisé, naît aussi un problème essentiel : celui
de la mise en images. En effet, les ouvrages des juristes
n’en fournissent pas, ni le Savot
Savot, Louis (1570-1640)
, et le BulletBullet, Pierre (1639-1716)
se contente d’images assez
grossières, essentiellement géométriques. Les manuscrits du
toisé de DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728)
proposent à l’inverse un nombre relativement important de
figures (jusqu’à 131, dans le manuscrit de CompiègneCompiègne (Oise, France)
), dans
l’ensemble soignées et qui laissent imaginer une attention
certaine portée à leur présentation pendant les cours de
l’Académie.Reste à évaluer l’impact du cours de Desgodets
Desgodets, Antoine
(1653-1728)
chez les suiveurs
(François
BruandBruand, François
(1664-1739)
, CourtonneCourtonne, Jean (1671-1739)
, CamusCamus, Charles-Étienne-Louis
(1699-1768)
et
Jacques-François BlondelBlondel, Jacques-François (1705-1774)
). Nous publierons
les débats et différentes versions complètes ou
particulières du toisé discutés, et amendés à l’Académiejusqu’à la Révolution
dont beaucoup ont été conservés dans les archives de
l’Académie des beaux-arts.Tableau de tradition
TÉLÉCHARGEMENT
Témoin T9 - édition critique
Desgodets, Antoine (1653-1728)
Traité du toisé des batimens, par feu Mr Desgodets, professeur en l’Accadémie royalle d’architecture, 1745Codex, papier à la cuve avec filigranes. Planches : marque de sorte : écu avec personnage couronné à cheval de face, surmonté d’une grande couronne et flanqué de deux griffons ailés de chaque côté, et surmontant le monogramme « P [cœur] C », Monogramme de papetier J [Fleur de lys] BERGER MOYEN (AUVERGNE 1742). Il s’agit de Jacques Berger (Thiers) (cf. Gaudriault, pl. 124)., 193 pages, 234 x 177
Paris (France), Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque de l’Arsenal, Ms 2531.
Témoin T1
Desgodets, Antoine (1653-1728)
Toisé des bastimens aux us et coutumes de Paris,
enseigné dans l’Académie royale d’Architecture, divisé en quatre
sections, la 1ère concerne le toisé de la maçonnerie, la 2nde la
charpenterie, la 3ème, les couvertures, la 4ème la plomberie,
carrelage, menuiserie, serrurerie, vitrerie, pavé de grès,
marbrerie, sculpture, dorure et peinture d’impression, par M.
Dégaudet [sic !], professeur de l’Académie royale d’architecture,
1724 codex, papier à la cuve, marque de sorte : griffon ailé, monogramme de papetier : RIAOPIACA [?]., 419 pages, 209 x 160
Paris (France), Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque de l’Arsenal, Ms 2530.
Témoin T10
Desgodets, Antoine (1653-1728)
Traité du toisé des bâtiments au us et coutumes de
Paris expliqué en l’Académie d’architecture par Mr Desgodets,
Architecte des Batimens du Roi et Professeur de lad.
Académiecodex, papier à la cuve, filigranes dans le texte : marque de sorte ovale de raisins contenant deux fleurs de Lys ou avec une étoile en dessous. Monogrammes du papetier (à identifier)., 454 pages, 105 x 160
Paris (France), Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque de l’Arsenal, Ms 13445.
Témoin T11
Desgodets, Antoine (1653-1728)
Traité du toisé des bâtiments, aux us et coutume de
Paris. Expliqué en l’Accadémie royale d’architecture par Mr
Desgodets, architecte des Batimts du Roy
et professr de lad. Accadémie codex, papier à la cuve, marque de sorte des planches : écusson surmonté d’une couronne et surmonté du monogramme « D & CB »., 218 pages, 220 x 168
Paris (France), Bibliothèque nationale de France, Ms 14843 (supplément fr 5518).
Témoin T12
Desgodets, Antoine (1653-1728)
Traité du toizé des bâtiments aux us et coutumes de
Paris, par M. Desgodets, professeur de l’Académie royalle
d’architecture, recueilli sur les minutes de l’auteur du présent
traité en l’année 1764codex, papier à la cuve, avec filigranes (difficiles à lire en raison de leur emplacement dans la reliure) ; marques de sorte : Écusson couronné et cor au centre surmonté d’une croix. / Écusson avec grappe de raisin encadrée de griffons ; Monogramme du papetier : « AUFRAY AWRSUD – AUVERGNE 1749 », 289 pages, 246 x 188
Compiègne (France), Bibliothèque Sainte-Cornille de la ville de Compiègne, RES VdC 17 [n° 1083780].
Témoin T13
Desgodets, Antoine (1653-1728)
Traité du toisé des batimens aux us et coutumes de
Paris, expliqué en l’Académie royale d’Architecture par Monsr
Desgodets Architecte des Batimens du Roy, et Professeur de ladte
AccadémieCodex, papier à la cuve, avec filigranes (filigranes repérés et datés de 1767 par la notice descriptive de la bibliothèque). Relevés par nos soins : Texte et illustrations, marque de sorte : Cercle couronné avec inscription circulaire : « PRO PATRIA EJUSQUE LIBERTATE » et sous le lion couronné tenant à main gauche une gerbe de blé et à main droite une pique avec au sommet un chapeau, la patte gauche posée sur un piédestal est inscrit « NRYHEYT » ; marques du papetier : « D & C BLAUW »., 287 pages, 200 x 150
Londres (France), RIBA, Victoria & Albert, RIBA Study room, DeA/3 [DeA/1/2].
Témoin T14
Desgodets, Antoine (1653-1728)
Traité du toisé des bâtimens, aux us et coutumes de
Paris, expliqué en l’Académie d’Architecture par Monsieur Desgodets,
architecte des bâtimens du Roy et professeur de ladite
AcadémieCodex, papier à la cuve, avec filigrane dans la reliure ; texte et illustrations : marque de sorte Écusson en forme de Fleur de Lys à trois pattes et grappes de raisin ; Marque de papetier : « A [cœur] BOULNER » surmontée de grappes de raisins ; Marque de papetier (p. 142-143) « V [Cœur]BEAL MOYEN, BRETAGNE, Fin 1754 », surmonté s’une fleur de lys. Identifié par Gaudriault pl. 124 en 1766., 333 pages, 288 x 227
Nantes (France), Bibliothèque municipale, Ms 258.
Témoin T2
Desgodets, Antoine (1653-1728)
Toisé des bâtimens aux-us et coutumes de Paris,
enseigné dans l’Accadémie royale d’architecture, divisé en 4
sections, la première concerne le toisé de la maçonnerie, la
deuxième la charpenterie, la troisième, les couvertures, la
quatrième la plomberie, carrelage, menuiserie, serrurerie, vitrerie,
pavé de grès, marbrerie, sculpture, dorure et peinture d’impression
par M. Desgodets, professeur à l’Accadémie royale d’architecture en
1724codex, papier à la cuve., 443 pages, 343 x 227
New-York (États-Unis), Columbia University Library, Avery Classics, AA3101 D451 F [52130 E].
Témoin T3
Desgodets, Antoine (1653-1728)
Traité du toisé des bâtiments aux us et coutumes de
Paris. Expliqué en l’académie d’architecture, par Monsieur Desgodets
architecte des bâtiments du roy et professeur de laditte
académiecodex, papier à la cuve, nombreux filigranes repérés dans les feuilles de texte, marques de sorte raisin, tête couronnée avec colombes de chaque côté, écusson couronné., 380 pages, 183 x 120
New-York (États-Unis), Columbia University Library, Avery Classics, AA 3101 D 45 [[au verso de la page de titre] plusieurs autres cotes : Avery AA1056 D 46 (barrée) ; Avery 23-34648 ; AZ3 D 45 (barrée).].
Témoin T4
Desgodets, Antoine (1653-1728)
Toisé des batimens aux ûs et coutumes de Paris,
enseigné dans l’Académie d’Architecture, la 1ère section concerne la
maçonnerie, la 2nde la charpenterie, la
3ème les couvertures, la 4ème la plomberie, carrelage, menuiserie,
serrurerie, vitrerie, pavé de grès, marbrerie, sculpture, dorure et
peinture d’impression, par M. Dégaudet [sic !], Professeur de
l’Académie royalle d’architecture en 1724 codex, papier à la cuve, marque de sorte : griffon ailé. Monogramme de papetier : D [cœur] TAMIZIER MOYEN – AUVERGNE 1742. (cf. R. Gaudriault, Filigranes et autres caractéristiques des papiers fabriqués en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, CNRS, pl. 139 et Edward Heawood, Watermarks mainly of the 17th and 18th centuries, Heversum, Paper Pubblicationd Society, 1957, n° 2388.), 266 pages, 225 x 178
Paris (France), École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, Ms 800.
Témoin T5
Desgodets, Antoine (1653-1728)
Traité du toisé des batimens commencé à dicter en
l’académie d’architecture le 17 Novembre 1725. Par Mr Desgodest
architecte des bâtiments du roy et professeur royal codex, papier à la cuve., 694 pages, 190 x 140
(Suède), Collection privée, .
Témoin T6
Desgodets, Antoine (1653-1728)
Toisé de maçonnerie. Traité du toisé des bâtiments,
commencé à dicter en l’académie d’architecture le dix sept novembre
1725codex, papier à la cuve, filigrane des feuilles de figures : Marques d’oiseau couronné (non présent sur les feuiles de textes)., 165 pages, 372 x 255
Marne-La-Vallée (France), École nationale des ponts et chaussées (ENPC), Bibliothèque 223, t. I.
Témoin T8
Desgodets, Antoine (1653-1728)
Traité du toisé pour les bâtiments suivants les us et
coutumes de Paris : enseigné dans l’Ecole de l’Académie
d’Architecture par M. Desgodets, en 1736Codex, papier à la cuve, avec filigrane (à identifier)., 437 pages, 180 x
Philadelphie (États-Unis), Franklin Library, Penn Libraries, Fine Arts Library Rare Book, TH144.D4.
Notes
Ce toisé de Desgodets
Desgodets, Antoine
(1653-1728) est suivi
d’exemples – d’une autre main – pratiques de différents éléments
d’architecture mesurés et dessinés (p. 169-252). Cette partie du manuscrit
mériterait une transcription et une analyse spécifique. Par ailleurs, le T7
est un manuscrit de toisé de l’École nationale des Ponts et Chaussées (Ms
43), intitulé « Cours de toisé des bâtiments », relié avec figures,
appartenant au fonds Lesage, provenant du fonds
Corencez, nièce de PronyProny, Gaspard-Clair-François-Marie Riche de (1755-1839) . Il a été
écarté du corpus en raison, lors de sa consultation, de sa
non-correspondance avec le cours de DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728) . |
|
Henry Lemonnier, (éd.).
Procès-verbaux de l’Académie royale
d’architecture 1671-1793. Paris : Jean Schemit, 1911-1929.
|
|
De la même façon, les manuscrits T8 et T9 semblent correspondre
respectivement à des cours dispensés en 1736 et
en 1745 sur la base du cours de Desgodets
Desgodets, Antoine
(1653-1728) , ce qui prouverait la longévité
et la forte destinée de ce texte. Nous avons l’intention de publier le
cours de CamusCamus, Charles-Étienne-Louis
(1699-1768)
(Archives de l’Académie des Beaux-arts de l’Institut de France, B8,
1733-1734) et celui de GinetGinet, Nicolas
(publié en 1761). |
|
« Mathias Mesange, garde de la bibliothèque de St Germain – Autre de Mr
Blondel ».
|
|
Mathias Mesange.
Tarif du toisé superficiel et solide,
où l’on trouve les calculs tout-faits…, la manière
de toiser les bâtimens selon les us et coutumes de
Paris… par Mathias Mésange,… . Paris : C. A. Jombert, 1743. In-8°, cahiers A-Pp non paginés-212 p.
|
|
Mathias Mesange.
Nouveau tarif du toisé de
maçonnerie. Paris : Ch.-Ant. Jombert, 1746.
|
|
Nicolas-Marie Potain.
Détails des ouvrages de menuiserie
pour les bâtimens, où l’on trouve les différens
prix de chaque espèce d’ouvrage, avec les tarifs
nécessaires pour le calcul de leur toisé, par M.
Potain. Paris : C.-A. Jombert, 1749. 2 parties en 1 vol. in-8°
|
|
Juliette Hernu-Bélaud.
« La science du toisé à l’œuvre :
l’Architecture pratique de Pierre Bullet,
1691 ». Histoire de l’art. octobre 2011, p. 39-45. ; Juliette Hernu-Bélaud.
« The Architecture pratique by Pierre
Bullet [1691] and the Normalisation of the
Construction Process ». In Robert Carvais, André Guillerme, Valérie Nègre, , et al. (dir.).
Nuts & bolts of construction
history : culture, technology and society. Actes du congrès international d’histoire de
la construction, Paris, 2012. Vol. 1, p. 489-494. Paris : Picard, 2012. 3 vol. (XIV-690, VI-664, VI-728 p.) : ill.,
couv. ill. ; 24 cm ; Juliette Hernu-Bélaud.
« L’Architecture pratique de Pierre
Bullet : la traduction impossible et ses variantes
intra-linguistiques ». In Robert Carvais, Juliette Hernu-Bélaud, Valérie Nègre, , et al., (éds.).
Traduire l’architecture. Actes de la journée d’étude organisée par
l’INHA et le CNAM/CDHTE, Paris, 17 janvier
2013.. Paris : Picard, 2014 (à paraître).
|
|
Morisot Madeleine-Rose-Joseph.
Tableaux détaillés des prix de tous
les ouvrages de bâtiment, suivant leurs genres
différents et chacune de leurs espèces… par
M.-R.-J. Morisot,…. . Paris : l’auteur, an XII
(1804)-1806. 4 vol. in-8°
|
|
Pierre Bullet.
L’architecture pratique, qui comprend
le détail du toisé et du devis des ouvrages de
massonnerie, charpenterie, menuiserie, serrurerie,
plomberie, vitrerie, ardoise, tuille, pavé de grais
et impression : avec une explication de la Coutume
sur le titre des servitudes et rapports qui
regardent les bastimens… par M. Bullet,…. Paris : E. Michallet, 1691. XIV-392 p. : ill. ; in-8
|
|
Jombert, première édition en 1699. Plusieurs
rééditions.
|
|
Nicolas Ginet.
Toisé général du bâtiment, concernant
la maçonnerie en pierre de taille & en moilons,
celle des ouvrages légers, c’est-à-dire, ceux faits
en plâtre, les saillies d’architecture, la
sculpture, la couverture en ardoises & en
tuiles, la plomberie, la serrurerie, la menuiserie,
le carrelage, le pavé de grès, la marbrerie, la
peinture d’impression, la dorure, le vitrage,
&c. Le toisé des voûtes en berceau, voûte
d’arrête & en arc de cloître, voûtes sphériques
& sphéroïdes, celui des voûtes sur noyau et en
vis S. Gilles ; le toisé des voûtes rampantes &
en trompes, calculé géométriquement sur les
diamétres de feu M. Dégodets , architecte du Roi.
Par N. Ginet, …. Paris : chez P. de Lormel, imprimeur-libraire,
rue du foin, à l’Image de Ste
Geneviève, 1761. In-8° , XII-480 p.
|
|
Nicolas Ginet.
Traité et tarif général du toisé des
bois de charpente, quarrés et mi-plats, en grume,
cylindriques, à pans, courbes, & à sections
coniques; calculé suivant les us & coûtumes de
Paris… Avec un tarif du débitage des mêmes bois… Le
tout précédé d’une instruction sur les qualités…
& coupe des différens bois. Par N.
Ginet,…. À Paris : chez Prault, pere, & Vallat La
Chapelle. Briasson. De Lormel, 1760. 104-190-[2] p., [1] f. de pl., [12] f. dépl. de
pl. ; in-16
|
|
Gazette des arts et métiers. jeudi 21 décembre
1775, . . La critique est également
sévère chez Joseph-Madeleine-Rose Morisot
Morisot, Joseph (Madeleine Rose Joseph) . Après un long argumentaire,
il écrit qu’on ne peut le lire « qu’avec dégoût et que jamais personne
[…] ne s’est avisé de [le] citer ou de [le] consulter. »Morisot Madeleine-Rose-Joseph.
Tableaux détaillés des prix de tous
les ouvrages de bâtiment, suivant leurs genres
différents et chacune de leurs espèces… par
M.-R.-J. Morisot,…. 2e
édition. Paris : impr. de Nouzou, 1820-1824. 4 vol. in-8° |
|
L’Hospital Guillaume-François-Antoine de.
Analyse des infiniment petits, pour
l’intelligence des lignes courbes. À Paris : de l’Imprimerie royale. Par les soins de
Jean Anisson, 1696. [18]-181-[2] p., 11 f. de pl. dépl. : ill. ;
in-4
|
|
La longueur d’une ellipse ne s’exprime pas de façon simple en fonction des
axes, mais nécessite l’utilisation « d’intégrale elliptique ».
|
|
Plus précisément Kepler
Kepler, Johannes (1571-1630) a montré
que si L est la longueur d’une ellipse dont a et b sont les demi-axes,
alors 2 π √ab ≤ L ≤ π (a+b)
|
|
Amédée Frézier.
La théorie et la pratique de la coupe
des pierres et des bois pour la construction des
voûtes et autres parties des bâtiments civils &
militaires, ou Traité de stéréotomie, à l’usage de
l’architecture, par M. Frézier,…. Strasbourg : J.-D. Doulsseker le fils, 1737-1739Paris : L.-H. Guérin aîné, s.d. 3 vol. : pl. ; in-4
|
|
L’auteur commet ici une confusion et une erreur, nous semble-t-il. D’une
part, si un « Delepé » s’est occupé de toisé ce serait Charles-François De L’Épée
L'Épée, Charles-Francois de (1712-1789) ,
architecte de 2e classe de l’Académie,
entrepreneur, père du célèbre abbé
Charles-MichelL'Épée, Charles-Michel de (1712-1789) qui emprunte la copie manuscrite du cours de
DesgodetsDesgodets, Antoine
(1653-1728) à l’Académie et assiste
à toutes les lectures académiques sur le sujet dans les années 1750 (Henry Lemonnier, (éd.).
Procès-verbaux de l’Académie royale
d’architecture 1671-1793. Paris : Jean Schemit, 1911-1929. ). D’autre part, cet architecte n’écrivit aucun toisé. |
|
Morisot Madeleine-Rose-Joseph.
Tableaux détaillés des prix de tous
les ouvrages de bâtiment, suivant leurs genres
différents et chacune de leurs espèces… par
M.-R.-J. Morisot,…. 2e
édition. Paris : impr. de Nouzou, 1820-1824. 4 vol. in-8°
|
|
Le Moniteur des architectes. 1er avril 1866, .
|
|
T9, p. 1.
|
|
T9, p. 2-3.
|
|
T9, p. 3.
|
Bibliographie
Imprimés à usage de sources
Pierre Bullet.
L’architecture pratique, qui comprend
le détail du toisé et du devis des ouvrages de
massonnerie, charpenterie, menuiserie, serrurerie,
plomberie, vitrerie, ardoise, tuille, pavé de grais
et impression : avec une explication de la Coutume
sur le titre des servitudes et rapports qui
regardent les bastimens… par M. Bullet,…. Paris : E. Michallet, 1691. XIV-392 p. : ill. ; in-8
Amédée Frézier.
La théorie et la pratique de la coupe
des pierres et des bois pour la construction des
voûtes et autres parties des bâtiments civils &
militaires, ou Traité de stéréotomie, à l’usage de
l’architecture, par M. Frézier,…. Strasbourg : J.-D. Doulsseker le fils, 1737-1739Paris : L.-H. Guérin aîné, s.d. 3 vol. : pl. ; in-4
Gazette des arts et métiers. jeudi 21 décembre
1775, .
Nicolas Ginet.
Traité et tarif général du toisé des
bois de charpente, quarrés et mi-plats, en grume,
cylindriques, à pans, courbes, & à sections
coniques; calculé suivant les us & coûtumes de
Paris… Avec un tarif du débitage des mêmes bois… Le
tout précédé d’une instruction sur les qualités…
& coupe des différens bois. Par N.
Ginet,…. À Paris : chez Prault, pere, & Vallat La
Chapelle. Briasson. De Lormel, 1760. 104-190-[2] p., [1] f. de pl., [12] f. dépl. de
pl. ; in-16
Nicolas Ginet.
Toisé général du bâtiment, concernant
la maçonnerie en pierre de taille & en moilons,
celle des ouvrages légers, c’est-à-dire, ceux faits
en plâtre, les saillies d’architecture, la
sculpture, la couverture en ardoises & en
tuiles, la plomberie, la serrurerie, la menuiserie,
le carrelage, le pavé de grès, la marbrerie, la
peinture d’impression, la dorure, le vitrage,
&c. Le toisé des voûtes en berceau, voûte
d’arrête & en arc de cloître, voûtes sphériques
& sphéroïdes, celui des voûtes sur noyau et en
vis S. Gilles ; le toisé des voûtes rampantes &
en trompes, calculé géométriquement sur les
diamétres de feu M. Dégodets , architecte du Roi.
Par N. Ginet, …. Paris : chez P. de Lormel, imprimeur-libraire,
rue du foin, à l’Image de Ste
Geneviève, 1761. In-8° , XII-480 p.
Henry Lemonnier, (éd.).
Procès-verbaux de l’Académie royale
d’architecture 1671-1793. Paris : Jean Schemit, 1911-1929.
L’Hospital Guillaume-François-Antoine de.
Analyse des infiniment petits, pour
l’intelligence des lignes courbes. À Paris : de l’Imprimerie royale. Par les soins de
Jean Anisson, 1696. [18]-181-[2] p., 11 f. de pl. dépl. : ill. ;
in-4
Mathias Mesange.
Tarif du toisé superficiel et solide,
où l’on trouve les calculs tout-faits…, la manière
de toiser les bâtimens selon les us et coutumes de
Paris… par Mathias Mésange,… . Paris : C. A. Jombert, 1743. In-8°, cahiers A-Pp non paginés-212 p.
Mathias Mesange.
Nouveau tarif du toisé de
maçonnerie. Paris : Ch.-Ant. Jombert, 1746.
Le Moniteur des architectes. 1er avril 1866, .
Morisot Madeleine-Rose-Joseph.
Tableaux détaillés des prix de tous
les ouvrages de bâtiment, suivant leurs genres
différents et chacune de leurs espèces… par
M.-R.-J. Morisot,…. . Paris : l’auteur, an XII
(1804)-1806. 4 vol. in-8°
Morisot Madeleine-Rose-Joseph.
Tableaux détaillés des prix de tous
les ouvrages de bâtiment, suivant leurs genres
différents et chacune de leurs espèces… par
M.-R.-J. Morisot,…. 2e
édition. Paris : impr. de Nouzou, 1820-1824. 4 vol. in-8°
Nicolas-Marie Potain.
Détails des ouvrages de menuiserie
pour les bâtimens, où l’on trouve les différens
prix de chaque espèce d’ouvrage, avec les tarifs
nécessaires pour le calcul de leur toisé, par M.
Potain. Paris : C.-A. Jombert, 1749. 2 parties en 1 vol. in-8°
Bibliographie
Juliette Hernu-Bélaud.
« La science du toisé à l’œuvre :
l’Architecture pratique de Pierre Bullet,
1691 ». Histoire de l’art. octobre 2011, p. 39-45.
Juliette Hernu-Bélaud.
« The Architecture pratique by Pierre
Bullet [1691] and the Normalisation of the
Construction Process ». In Robert Carvais, André Guillerme, Valérie Nègre, , et al. (dir.).
Nuts & bolts of construction
history : culture, technology and society. Actes du congrès international d’histoire de
la construction, Paris, 2012. Vol. 1, p. 489-494. Paris : Picard, 2012. 3 vol. (XIV-690, VI-664, VI-728 p.) : ill.,
couv. ill. ; 24 cm
Juliette Hernu-Bélaud.
« L’Architecture pratique de Pierre
Bullet : la traduction impossible et ses variantes
intra-linguistiques ». In Robert Carvais, Juliette Hernu-Bélaud, Valérie Nègre, , et al., (éds.).
Traduire l’architecture. Actes de la journée d’étude organisée par
l’INHA et le CNAM/CDHTE, Paris, 17 janvier
2013.. Paris : Picard, 2014 (à paraître).