Les dessins et les estampes
Antoine Desgodets est reconnu par ses contemporains comme par les historiens de l’art comme un dessinateur de grand talent. En dehors de ce qui a déjà été repéré, reste un grand nombre de travaux à découvrir, authentifier et attribuer à cet architecte du roi.
Introduction
À en croire l’abbé Claude Lambert, Antoine Desgodets sut
dessiner très jeune. « Le grand goût qu’il avait pour le dessin
s’étant manifesté dès sa plus tendre jeunesse, ses parens le
mirent de bonne heure sous la conduite d’un Maître habile qui
cultiva avec succès les heureuses dispositions qu’il découvrit
dans son élève. Le jeune Desgodets s’étant perfectionné dans le
dessein [sic] son père le plaça chez un architecte qui
quoiqu’estimé pour sa capacité, se vit bientôt surpassé par son
nouveau disciple »[8].
Si ces éloges peuvent n’être que l’œuvre d’un flatteur,
certains faits les confirment. En effet, parce qu’une des
missions qui lui furent confiées par l’autorité royale fut de
relever avec exactitude les monuments romains et qu’il
s’acquitta de cette tâche avec une grande réussite et parce que
plus tard lors de ses enseignements il dut dicter ses cours
tout en montrant ses dessins comme exemples ou modèles, nous
soupçonnons qu’il laissa derrière lui une importante collection
de dessins – il conservait à son décès trois portefeuilles
d’estampes et de brouillons de dessins en plus des planches de
ses Édifices antiques[9].
Nombre d’historiens de l’art ont déjà relevé et attribué des
dessins à cet auteur. Nous en voulons pour preuve Bertrand
Jestaz qui dans son ouvrage sur Jules Hardouin-Mansart reconnut
« son style de dessinateur sec et précis, […] bien connus par
ses manuscrits ou des papiers relatifs à Chambord »[10]. Wolfgang Nittnaus,
documentaliste au Nationalmuseum de Stockholm (Suède) n’eut pas
de mal à en faire autant dans les collections Tessin Hårleman
et Cronstedt de ce même musée[11]. Certains de ces dessins
nouvellement attribués à Desgodets pourraient compléter son
cours de la commodité inachevé.
Nous ne doutons pas que le Rijksmuseum[12], le Louvre[13] ainsi que le département des
Estampes de la Bibliothèque nationale de France renferment sur
ce point de nombreux documents à découvrir.
Nous souhaitons inciter à un inventaire des dessins d’Antoine
Desgodets, voire éventuellement de ses gravures, qui pourrait
permettre alors une étude plus fine et exhaustive de sa
maîtrise et de son habileté dans ce domaine.
Notes
Histoire littéraire du règne de Louis
XIV dédié au Roy, Paris, 1751, t. 3, p.
123.
|
|
AN MC LIII, 245, Inventaire après décès
d’Antoine Desgodets, 17 juin 1728.
|
|
Bertrand Jestaz, Jules-Hardouin Mansart. Vie et oeuvre, Paris,
Picard, 2008, vol. 1, p. 215. Voir également Monique
Châtenet, Chambord, Paris, Editions du
Patrimoine / Centre des monuments nationaux, nouvelle
édition, [2001] 2013 et Georges Penet, « Les travaux de
Jules Hardouin-Mansart à Chambord », Mémoires de la Société des sciences et lettres de
Loir-et-Cher, t. XXXIV, 1963, p. 7-37.
|
|
Le Nationalmuseum de Stockholm
récence pour le moment une vingtaine de dessins de ou
attribués à Desgodets représentant les plans d’hôtels
privés, de châteaux et d’églises reproduits en ligne
[http://www.nationalmuseum.se/sv/English-startpage/Collections/Collections-Online/ ;
consulté le 7 octobre 2013]. Si la collection de
Cronstedt est dépouillée et reproduite entièrement
celle de Tessin-Hårleman ne l’est
qu’incomplètement.
|
|
Peter Fuhring, Ornament Prints in the Rijksmuseum. II.
Seventeenth Century, 3 vol. Amsterdam,
Rijksmuseum, Rotterdam, Sound a Vision Publishers, 2004
(Studies in Prints and Printmaking, vol. 5).
|
|
Lina Propeck, Laurence Lhinares, « Signatures, marques
et paraphes administratifs des dessins du Louvre,
1671-1796 », Revue du Louvre et des
Musées de France, 2003, vol. 53, n° 2, p.
45-55.
|